Actualités BIOTOP: L’insuffisance rénale

Dépister une diminution du fonctionnement rénal

 

En 2019, 11000 cas d’insuffisance rénale chronique terminale ont été diagnostiqués dont 28% d’entre eux ont dû être dialysés en urgence. De plus, 5.7 millions de personnes en France souffriraient d’une insuffisance rénale chronique dont la moitié n’est pas diagnostiquée.

Les reins sont des organes d’épuration des déchets de l’organisme. Si cette épuration est déficiente, l’organisme s’empoisonne avec ses propres déchets. C’est l’insuffisance rénale chronique qui reste longtemps silencieuse et asymptomatique mais qui évolue progressivement jusqu’à un stade très avancé nécessitant dialyse ou transplantation.

Les facteurs de risque de l’insuffisance rénale 

  • le diabète
  • les antécédents familiaux de maladies rénales
  • l’hypertension traitée ou non
  • les affections urologiques (infections urinaires récidivantes, uropathie obstructive…)
  • l’obésité
  • les antécédents de néphropathie aigue
    l’hypercholestérolémie
  • l’exposition à des toxiques professionnels (plomb cadmium mercures hydrocarbures…)
    l’insuffisance cardiaque
  • les traitements néphrotoxiques (ains, chimiothérapie…)
  • les maladies auto-immunes (lupus, vascularite, polyarthrite rhumatoïde…)
  • l’exposition à des produits de contraste iodés, radiothérapie

Le dépistage

Afin de dépister le plus tôt possible une insuffisance rénale chronique et de ralentir sa progression, la HAS recommande de dépister une fois par an la population à risque :

  • Par une prise de sang pour estimer le DFG (débit de filtration glomérulaire) à partir de la créatinémie
  • Par une analyse d’urine pour calculer le rapport albuminurie/créatininurie

Le laboratoire recherchera aussi une hématurie et une leucocyturie.
Ces dosages seront couplés à une échographie rénale chez le radiologue ou le néphrologue qui recherchera des anomalies morphologiques des reins, à un examen ophtalmique (fond d’œil) et une visite chez le cardiologue.

La prise en charge

En l’absence de facteurs de risque, le maintien du bon fonctionnement des reins passe avant tout par une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et l’arrêt du tabac. Cela passe aussi par une limitation des sucres et du gras pour éviter un diabète.

Chez les patients avec facteur de risque, l’objectif sera de traiter en premier lieu la cause de l’insuffisance rénale (ex : diabète) afin de diminuer sa progression, prévenir le risque cardiovasculaire et prévenir les complications. La consommation de protéines et de sel sera limitée et le patient devra boire entre 1.5 et 2 l/j répartis sur toute la journée (eau, thé café, hors sodas et alcool).
Il est très important de noter que tout médicament, modification de dose ou complément alimentaire ne doit pas être pris sans l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien car de nombreux médicaments ou compléments alimentaires peuvent être néphrotoxiques (ex les AINS).

Les patients diagnostiqués en insuffisance rénale seront pris en charge par leur médecin et néphrologue qui adapteront le traitement au stade d’évolution de l’insuffisance rénale. La HAS recommande aux patients en insuffisance rénale chronique de se faire vacciner contre : la grippe saisonnière, les infections à pneumocoque, l’hépatite B (après vérification du statut sérologique) et la covid 19.

Sources : HAS guide de parcours de soins « la maladie rénale chronique de l’adulte » juillet 2021
Rapport du réseau R.E.I.N (Réseau épidémiologique et information en néphrologie 2019)